Consultation

XVII, folios:216
Urre, Rostaing d', seigneur d’Ourches
M. de Gordes
Lettre non liée
02/07/1572
Grenoble
Paris

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

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Monsieur, je vous escrivis du XXIII du passé, comme je men alloys à Liioons où le roy estoit

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allé, ce que jay faict. Ilz estoyent toutz allées à Rouan où ilz ne venoyent guières sesiourner pour sen

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revenyr à Bouloigne, ce que nous a occasioné, monsieur de Gouas et moy de nous en revenyr en ceste ville

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pour les attendre. Jespère quilz y seront pour toute ceste sepmaine. Le bruict est que le roy de Navvarre

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arrivera icy le quatre ou cinquiesme de ce moys. Incontinant après, lon ce résouldra du jourt des

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nopces. Quant aux nouvelles de Flandres, larmée du duc d’Albe et celle du prince d’Aurange ce préparent

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tant quil peuvent pour comparoyr lune devant laultre le plus toust quilz pourront metre leurs forces

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ensemble. Leurs magestés persistent en leurs dire quil ne veullent aulcunement rompre la paix avec

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le roy d’Espaigne. Ceus de la religion desireroyent bien que les choses ce passassent aultrement.

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Je larray ce propos pour vous dire que la reyne mère du roy ce pourmenat yert longuement avec

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dans le jardrin des Tuylleryes, seule avec monsieur lamiral. Ce pourmenoyr dura deus grosses heures.

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Comme ladite reyne mère du roy sen allast à sa salle pour soupper, monsieur lamiral ce retira. Ainsi

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que ladite reyne mère du roy estoit à table, elle mappella et me dit en mesmes termes que « estuilla

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qui estoit tantoust avec moy, nayme guières monsieur de Gordes ». Je luy fis responce quil navoit pas

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occasion de vous voulloyr mal et que sil ce plaignoit de vous que vous randoyes tousiours bon conte

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de voz actions à leurs magestés pour navoyr jamais execédé les commandementz et vollonté de leurs

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dites magestés. La dite reyne mère du roy ce print allors à rire, disant qu’il perdoyent bien leurs temps

18 silz pensoyent que pour leur fauces [barré : callomniations] douleances et calomniations, ilz ne pourroient tant 19

faire que de faire imprimer leurs dites magestés aultre opinion de vous que voz services et vertus

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leur tesmoignent. En fin, monsieur, je vous puis asseurer sur mon honneur, que ladite reyne mère du

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roy faict toutes les demonstrations quil luy est possible de vous volloyr aultant de bien quà seigneur

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de ce royaulme. Je vous asseure que toutz ceus qui vous appertienne ce prevauldront de laffection

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quelle vous a. Je remetray le surplus à vous en discourir par le menu à notre première vuee et pour éviter

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la prolixité, jai veu monsieur des Bains que ma dit laccort entre vous et monsieur d’Euriage. Pour navoir

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aultre chose à vous escrire, je salueray voz bonnes grâces par mes très humbles recommandations, priant

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Nostre Seigneur vous donner,

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Monsieur, très bonne santé longue et hereuse vye. A Parys, ce IIe de juillet

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Votre très humble filz et très hobeyssant serviteur à jamay.

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Hourches

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Monsieur le mareschal Damville me parle ourdinayrement de lamictyé quil

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vous porte et quil desireroyt infinement davoyr moyen de semployer pour

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vous et pour les votres.

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